A l’occasion de de la journée International des Droits de l’Homme célébré le 10 Décembre de chaque année, Maître Bruno Hyacinthe Gbiegba, fait l’état des lieux des droits de l’homme en Centrafrique au vu des nouveaux changements géopolitiques dans le monde. Selon lui, la situation des droits de l’homme est très préoccupante. Il l’a dit dans une interview exclusive accordée à notre rédaction.
Afrique en Plus : l’édition 2024 de la Journée Internationale des Droits de l’Homme a pour thème « Nos droits, Notre avenir maintenant ». Que vous inspire le choix de cette réflexion ?
Maitre Bruno Hyacinthe Gbiegba (BHG) : Ce thème est dans la droite ligne des préoccupations quotidiennes des militants, des défenseurs des Droits de l’Homme. Car, les droits de l’homme sont violés dans notre pays. Et c’est ce qui freine le développement de notre Nation. Les violations des Droits de l’Homme constituent les prétextes pour les conflits. Il est temps que les citoyens s’investissent pour la défense de leurs Droits. Malheureusement, nous constatons que les Centrafricains se plaignent mais ne veulent pas porter ce problème devant les instances compétentes, ce qui encourage la culture de l’impunité.
A en + : Alors qu’on célèbre cette journée, quelle analyse faites-vous de la situation des Droits de l’Homme en République Centrafricaine ?
BHG : Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation des Droits de l’Homme en République Centrafricaine, car il y’a beaucoup des cas de violation des Droits de l’Homme. Pour certaines, on comprend, parce qu’elles sont intimidées. La situation s’est beaucoup détériorée par la présence russe alliée des forces armées centrafricaines. Qui de par leurs postures dans leurs zones d’intervention, intimident, pillent, violent la population. Aujourd’hui, tous ceux qui tentent de s’exprimer sont taxés de rebelles. Le mot rebelle est devenu une intimidation, on veut empêcher les citoyens de s’exprimer. Alors que dans les autres pays on promeut la liberté d’expression, dans le respect des lois et des autres. Et ces violations, les principaux acteurs sont les acteurs gouvernementaux, notamment les forces de défense et de sécurité, les forces non conventionnelles.
A en + : Le processus électoral est enclenché, on constate la reprise des attaques militaire, contre les agents de l’ANE. Comment interprétez-vous cette situation ?
BHG : sur ce sujet, nous ne pouvons dire que, c’est lorsque que nous aurons un rapport définitif que nous pourrons nous prononcer sur cette situation, au risque de donner une analyse qui ne va pas refléter la réalité sur le terrain.
A en + : Quelles sont vos suggestions pour permettre d’améliorer la situation des Droits de l’Homme en Centrafrique ?
BHG : C’est le gouvernement qui a signé toutes les conventions internationales sur les Droits de l’Hommes et est garant de la constitution. Et dans cette constitution, il est dit que la République Centrafricaine réaffirme son attachement à tous les textes internationaux qu’elle a ratifié. Mais si aujourd’hui on ne respecte pas les Droits de l’Homme, c’est l’œuvre d’une partie de ceux qui sont chargés d’assurer notre sécurité. Nous demandons donc à l’Etat, de poursuivre tous les cas de violation des Droits de l’Homme. Plus on poursuivra les cas de violation des Droits de l’Homme, moins il y’aura des exactions sur la paisible population. Pour ceux qui concernent les groupes rebelles, que l’Etat les anéantisses, parce que la force légale appartient à l’Etat seule. Il ne doit pas avoir une autre entité chargée d’exercer la violence sur la population. Que l’Etat assure la sécurité sur toute l’étendue du territoire Centrafricain.