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Alors qu’il se trouve encore en France, le chef de file de l’opposition centrafricaine est toujours dans l’offensive médiatique. S’il a, dans sa ligne de mire, le pouvoir de Toaudéra, Anicet Georges Dologuélé ne manque surtout pas de formuler des critiques contre la Communauté internationale de façon générale, et la France, de façon particulière. Retour sur une dernière interview accordée au site « Géopolitics ».

Interrogé sur plusieurs sujets bouillants de l’actualité nationale, le chef de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) a aussi évoqué l’emprise du groupe Wagner en Centrafrique. « Si la France avait fourni au Président de mon pays les quelques armes qu’il sollicitait en 2016 pour équiper l’embryon de l’armée nationale, Wagner ne serait jamais en Centrafrique », a déclaré Anicet Georges Dologuélé, avant d’ajouter « ce sont les autorités françaises qui ont favorisé le contact avec la Russie. On a trop tendance à l’oublier ».

L’homme politique centrafricain voudrait ainsi faire référence aux démarches diplomatiques menées par le Président Touadéra en 2017 auprès de son homologue français Emmanuel Macron. En effet, alors que la République centrafricaine était en proie à l’insécurité (avec un territoire occupé à plus de 80% par les groupes armés), les toutes les nouvelles autorités de Bangui (élues en 2016) se sont tournées vers leur allié historique (la France) afin de demander de l’aide militaire pour faire face aux enjeux sécuritaires. Sauf que nouvellement élu, lui aussi, le Président Macron va devoir signifier à son partenaire centrafricain qu’il n’était pas prêt à fournir les armes demandées, encourageant ainsi Bangui à aller vers Moscou. Selon plusieurs analystes, c’est donc ce « go between » de la France qui aurait favorisé le retour de la Russie en Centrafrique, et par extension, dans une grande partie de l’Afrique francophone aujourd’hui.

« Il n’y a pas de sentiments anti-français » en Centrafrique

Même si Anicet Georges Dologuélé considère le choix de la France de ne pas fournir des armes à la Centrafrique en 2017, il reconnait néanmoins qu’il n’y a pas de sentiments antifrançais en Centrafrique. « S’agissant du sentiment anti-français, il n’existe pas en RCA. Faustin Archange Toaudéra et le groupe Wagner ont bien essayé d’instrumentaliser la jeunesse dans ce sens, mais cela n’a pas pris », a affirmé l’ancien candidat aux présidentielles de 2016 et 2020.

Reste à savoir désormais comment va être perçu la dernière sortie de Dologuélé par Paris, alors que les officiels français n’ont jamais considéré leur choix de 2017 comme l’une des raisons de leur perte d’influence en Centrafrique ; et dans une certaine manière en Afrique.

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