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Le rapport d’enquête d’ICASEES publié ce weekend révèle un chiffre accablant : plus de 70% des ménages centrafricains vivent dans la pauvreté. Ce constat, qui tombe comme un coup de tonnerre, soulève une question essentielle : comment les dirigeants actuels, notamment le Président Faustin Archange Touadéra, et ceux qui aspirent à la présidence, prévoient-ils de répondre à ce fléau qui frappe la majorité de la population ?

La pauvreté en République Centrafricaine est un problème qui ne peut plus être ignoré. Alors que le pays se trouve toujours en proie à des crises sécuritaires et politiques, l’enquête d’ICASEES met en lumière la situation dramatique des citoyens qui, au quotidien, peinent à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Un enfant sur deux vit dans une famille privée de ressources suffisantes, et des millions de personnes survivent avec moins de 2 dollars par jour.

« Face à ce constat, il est impératif de se poser une question primordiale : où se trouvent les ménages pauvres dans les programmes politiques ? »

Actuellement, le pays semble plus concentré sur des ambitions politiques personnelles que sur les politiques de développement destinées à sortir la population de la pauvreté. Les préoccupations liées à la gestion de la pauvreté, à l’accès à l’éducation, à la santé, et à un emploi digne ne semblent pas figurer parmi les priorités des leaders politiques.

A entendre les leaders politiques, moins on parle des réels problèmes qui touchent au quotidien des citoyens.

Pourtant, le temps presse. Les élections présidentielles de 2025 approchent, et au lieu de se concentrer sur des questions de fond liées au bien-être des Centrafricains, le gouvernement semble obsédé par la quête d’un troisième mandat. L’urgence n’est pas de discuter de mandats supplémentaires, mais bien de s’attaquer à la pauvreté extrême qui touche des millions de compatriotes.

La manipulation des masses à travers des discours populistes, notamment l’exploitation des femmes et des enfants pour des causes électorales, ne résoudra en rien les problèmes de fond. Il est temps d’élargir le débat et de poser les bases d’une politique véritablement inclusive.

Quelles solutions pourraient, dès lors, être envisagées pour inverser cette situation d’ici 15 ou 20 ans, en comparaison avec les autres nations africaines ? Il est clair que la réponse ne se trouve pas dans l’accumulation de mandats ou de postes politiques. Au contraire, un changement radical dans la manière de gouverner est nécessaire. Il faut, en premier lieu, prioriser l’investissement dans les secteurs vitaux comme l’agriculture, les infrastructures, l’éducation et la santé. Les programmes de développement doivent s’adapter aux réalités locales et être orientés vers la réduction des inégalités économiques, notamment en facilitant l’accès des jeunes et des femmes au marché du travail.

Le MCU et le Président Touadéra, au lieu de s’enliser dans une guerre de succession, devraient plutôt se concentrer sur des politiques économiques inclusives qui répondent à la question de la pauvreté. Si un nouveau mandat s’avérait être la solution miracle, il serait judicieux qu’il soit construit sur des propositions concrètes visant à garantir une véritable amélioration des conditions de vie des Centrafricains.

Le gouvernement doit aussi engager un dialogue sincère et constructif avec les partis d’opposition et la société civile pour redéfinir les priorités du pays. La lutte contre la pauvreté, la création d’opportunités d’emplois durables et l’amélioration des infrastructures doivent être des priorités absolues. Le temps de la politique de l’illusion doit céder le pas à un engagement résolu pour un développement réel et inclusif.

Si la Centrafrique veut réellement tourner la page de la pauvreté, il faut commencer à regarder au-delà des intérêts personnels et politiques, et penser à la transformation de la vie de la majorité des Centrafricains. C’est là que réside l’espoir d’un avenir meilleur.

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